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Le mythe de la Révélation et son réécriture dans les trois monothéismes | ||||||
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Plan de l’ouvrage j7o11oq 1. Le mythe de la révélation 2. De la révélation d’Abraham a celle de la montagne Sinai 3. La révélation dans le christianisme 4. La révélation dans l’islam 5. La réécriture du mythe de la révélation Il nous semble fort utile de commencer notre essai avec quelques considérations en mesure d’établir la perspective de notre approche. Nous sommes conscients de la difficulté du thème choisi et nous comprenons faire de notre mieux sans avoir pour autant la prétention d’éclaircir tous ses aspects, car les questions qui peuvent se poser a cet égard ne sont point en nombre déterminé, la nature même du sujet s’opposant a toute délimitation rigoureuse. Autant que faire se peut, nous essayerons ne pas nous laisser pris dans deux pièges qui attirent trop souvent les études de mythologies comparées: celui de la démarche apologétique qui et l’explication de l’origine de la religion. En ce qui nous concerne, nous avons trop de respect pour la religion pour envisager d’une manière ou d’une autre de nous situer sur une position partisane quelconque. Nous n’avons non plus de confiance dans les deux sources de la morale et de la religion dont parle le philosophe Henri Bergson (idée assez courante dans l’imaginaire moderne d’ailleurs): construction sociale et construction psychologique. Vu la périssabilité des théories scientifiques contemporaines et étant donné que de telles malheureuses trouvailles nous sollicite l’adhésion par croyance (comportement religieux), nous préférons porter notre adhésion vers les sources autorisées, si choix se peut! Il nous reste a éclaircir la perspective que nous utiliserons pour prendre en considération la révélation divine dans les trois monothéismes. Nous adopterons, par rapport a ces jeunes religions, le point de vue du vieux hindouisme, religion énigmatique et dense de significations, qui offre un corpus de notions capable d’éclaircir tout phénomène religieux en servant de métalangage. Le but de notre exercice n’est pas de relativiser quoi que ce soit, mais d’apporter un regard déférent sur des réalités qui dépassent de loin l’entendement courant. Qu’on veuille bien ne pas prendre ces réflexions pour autre chose que ce qu’elles sont, ni en tirer des conséquences qui risqueraient d’être fort étrangères a notre pensée. Il est intéressant de voir la signification de la Révélation au cadre large de la théorie des cycles cosmiques, telle qu’elle a été formulée dans la cosmologie hindoue . Selon cette vision, la temporalité n’est pas linéaire et horizontale (opinion répandue dans la modernité euroaméricaine où elle est monnaie courante), mais en spirale descendente. Une unité temporelle complète qui dure 12 000 ans et finit dans une dissolution (pralaya) porte le nom de yuga. Les 12 000 ans sont divins, chacun formé de 360 ans cosmiques, ce qui fait qu’un cycle cosmique soit formé de 4 320 000 ans. Mille mahayuga font une „forme” (kalpa), et quatorze kalpa font un manvantara. Chaque kalpa est un jour de la vie de Brahma, l’Ame de l’Univers . D’autre part, chaque yuga se divise en quatre ages différents: krutha yuga (l’age d’or), tretha yuga (l’age d’argent), dwapara yuga (l’age de bronze) et kali yuga (l’age de fer). Chacun est plus court que celui qui le précède, mais aussi plus violent et plus bas , jusqu’au dernier, qui aurait commencé a peu-près trois mille ans av. Jésus-Christ. Le thème principal de l’épopée hindue Mahabharata est le conflit entre les descendents de Kuru (les 100 Kaurava) et ceux de Pandu (les cinq Pandava). Selon Mircea Eliade , l’ainé Kaurava, Duryodhana, dévoré d’une colère atroce contre Pandava, est l’incarnation du démon Kali, celui qui règne sur la partie finale du cycle. Il est hautement significatif de noter que chaque époque marque un écart de plus en plus notable entre le Créateur et sa créature. Il serait impossible et d’une utilité douteuse d’établir une date exacte de la dernière séparation. Nous pouvons quand même constater qu’elle est prise en considération par tous les mythes qui décrivent ou font référence a l’état paradisiaque et la rupture qui lui mit fin. Postulée par la religion judaique comme la chute originaire, le premier grand péché de l’Homme, la signification de ce moment qui partage tout un cycle cosmique entre un avant et un après n’a pas cessé de hanter théologiens, philosophes et poètes. Chaque révélation prend sens a partir d’une rupture qu’il est impossible d’envisager dans les moindres détails, mais qui accable l’humanité par sa présence autant qu’elle rassure par son souvenir et les promesses dont elle se fait témoin. Vue de cette perspective, la révélation n’habille pas le caractère triomphaliste que certaines exégèses apologétiques ont été tentées de lui prêter , mais celui d’une restauration courte et passagère de l’Age d’Or. Ce n’est pas son caractère exceptionnel qui prévaut, mais sa fonction de normalisation dans un monde a l’envers. Ce court instant qui risque de passer pour improbable aux yeux de ceux qui n’ont pas été des témoins directs, autorise les élus de clamer prophétiquement aux careffours de l’histoire: Also sprach Gott … Il ne serait pas inutile de voir si la révélation est un mythe ou non. Nous n’avons pas l’intention de passer en revue tous les sens que cette notion a depuis longtemps pris, même si la tentation de déblayer un terrain encombré de beaucoup d’incompréhension nous tente. Nous considérons quand même que ce n’est pas la peine d’entre dans les méandres de ces questions complexes: préciser notre point de vue suffit largement a notre but. Selon nous, réduire le mythe a la fable est une erreur manifeste, qui trouve ces racines dans les déviations de l’antiquité grecque, où les histoires sacrées avaient petit a petit perdu leur rôle hiératique pour plaire. Si fable signifie en latin un récit (de fabula, fari, parler), le mot grec muthos (mythe) vient de la racine mu (qui se retrouve dans le latin mutus, muet), et celle-ci représente la bouche fermée, donc le silence. Le verbe muein signifie fermer la bouche, se taire. Envisagé de ce côté strictement étymologique (validé par les autres mythologies antiques), le mythe joue sur une dualité: le dit et le non-dit. Il existe d’ailleurs une parenté très claire entre le mythe et le mystère (qui vient du mot grec mustêrion, rattaché lui aussi au silence). Alors, ce qui rend la révélation un mythe dans le plein sens du terme, c’est son double côté: d’une part nous avons leurs histoires, de l’autre l’incompréhension qui surgit immédiatement: comment Moise a pu parler a Dieu? Comment Dieu s’est incarné dans un simple homme? Comment Muhammad a reçu la révélation? A vrai dire, ce que nous pouvons imaginer est extrêmement indécent par rapport a ce qui s’est vraiment passé. La disproportion entre les possibilités langagières de parler d’une chose si incompréhensible et la chose unit ces rencontres dans un mythe -; son visage textuel n’a pas de commune mesure avec ses profondeurs. Pour la religion mosaique, la révélation de la divinité
est un topos qui revient dans les écrits bibliques, les sages de Talmud,
Maimonides et les philosophes du Moyen Age, les pages de Zohar et les sermons
des rabbis hassidics. Pour le christianisme la révélation est un mot qui vient du
latin et signifie „dévoilement”. La doctrine chrétienne
des premiers siècles établit une distinction entre la révélation
générale et la révélation spéciale. La dernière
concerne les téophanies du Vieux Testament et l’Incarnation de
Jésus Christ, qui constituent ensemble la base de la religion. Mais,
suite a la question si Dieu ne peut être reconnu que par la religion
chrétienne, la réponse qui s’impose est négative,
et suscite l’autre notion, de révélation générale,
conformément a laquelle la divinité peut être reconnue
grace a toute sa création pour les idolatres aussi
, même si d’une façon qui manque de clarté. Les musulmans considèrent aussi que la révélation de
Dieu est possible pour l’homme grace a la connaissance naturelle
de la divinité qui existe dans chaque homme: « Et quand ton Seigneur
tira une descendance des reins des fils d’Adam et les fit témoigner
sur eux-mêmes: « Ne suis-Je pas votre Seigneur? » Ils répondirent:
« Mais si, nous en témoignons… » - afin que vous ne
disiez point, au Jour de la Résurrection: « Vraiment, nous n’y
avons pas fait attention ». » (Al-A’raf 172 ). Chacun nait,
selon un hadith, dans l’état naturel de fitrah (soumission envers
Dieu), donc tout homme nait musulman -; ce sont la famille et la
société qui imposent a l’enfant une autre religion
ou même l’absence de la croyance. Ainsi que nous avons précisé dès le début, ce n’est pas a nous de chercher les soi-disantes contradictions qui existeraient entre ces trois religions. D’ailleurs, la plupart des cas ce genre d’exercice s’avère d’autant inutile que superficiel. Nous nous contenterons de voir de quelle manière le mythe de la révélation se réflecte dans chacun monothéisme, et comment se fait son réécriture. Dans ce but, le tableau suivant est le rappel de ce que nous avons déja présenté dans les parties précédentes: Le judaisme Le christianisme L’islam A vrai dire, chaque monotéisme parle d’une révélation
qui se présente d’une autre manière: le judaisme -;
d’une discution entre un mourant et la divinité, le christianisme
-; d’un mourant qui a abrité la divinité (on peut dire
aussi: de la divinité descendue et faite mourant), et l’islam d’un
mourant qui a abrité la parole divine. C’est, en peu de mots, ce
qui peut être dit de la révélation, sans erreur mais sans
trop en dire. Les textes qui témoignes de ces événements
extraordinaires sont des ajouts après coup, d’importance différente
selon le type de révélation dont on parle. Le christianisme ne pose pas le problème de la connaissance de Dieu en termes, seulement, d’accès de l’homme a une Réalité qui, par définition, le dépasse. Il tient qu’il y a aussi une venue de Dieu lui-même vers les hommes, donc une révélation de Dieu aux hommes. Comme dit Paul Poupard: « „a…i il (Dieu) ne se contente plus de se faire connaitre par des intermédiaires humains -; le roi, le prophète, le sage, le prêtre -; qui sont dépositaires de son Esprit et a ce titre exécuteurs de sa volonté, hérauts de sa parole, témoins de sa sagesse et de sa sainteté. En Jésus-Christ, il s’est manifesté et révélé lui-même au cœur de leur histoire. Il est venu vers eux. Il s’est fait l’un d’eux, il s’est fait «Dieu-avec-eux». » Le trait caractéristique de la révélation chrétienne est le fait qu’elle soit un homme, dont toute la vie, le moindre geste, sont divins. Al-Bukhari a raconté dans un hadith que la première révélation est venue chez Muhammad comme une vision dans un rêve. Il avait quarante ans et se trouvait en réclusion dans la cave de Hira’, sur la montagne Arafa, où il jeûnait, priait et méditait. L’ange Gabriel (Jibril) est venu lui dire: « Lit! » (Iqra’), mais la première rencontre trouble l’homme qui cherche réfuge auprès de sa femme Khadijah . La rencontre suivante a eu lieu dans la vallée de Mecca, quand l’ange Gabriel a pris la forme d’un humain. D’ailleurs, dans un hadith convenu le prophète raconte que la révélation lui vient sous la forme d’une vibration (comme une clochette) ou sous la forme d’un humain. La révélation a pris fin le 13 rabi’ I de l’an 11 de l’Hégire, correspondant au 8 juin 632. Nous constatons que deux de ces révélations (celle chrétienne et celle islamique) ont été doublées de rites capables de les actualiser . La seule possibilité de réactualiser un tel événement doit être hautement symbolique, et le rite est l’action symbolique en mesure d’éterniser dans un monde perdu la présence de Dieu . La où nous avons arrivé avec nos éclaircissements, il est facile de constater que l’eucharistie est le rite qui réécrit la révélation christique dans chaque chrétien , d’où l’importance que les Eglises traditionnelles lui ont accordé toujours. Si le baptême et l’ordination témoigne d’une intention initiatique, d’où leur caractère irrépétable, l’eucharistie doit être renouvelée périodiquement a cause du fait que la déchéance objective du monde envahit par sa torpeur la place occupée par l’Avatara. Par rapport au Logos fait homme, Muhammad a incarné la nature duble du prophète et du chef politique, position étrange aux yeux des modernes mais tout a fait normale selon la tradition sémitique inaugurée par Moise, David, Salomon (et qui n’est pas sans correspondances dans les épopées hindoues non plus). Censée de le caractériser après sa mort, Aicha, sa femme, a dit tout court: „Il a été assez bon pour le Coran!”. En fait, le dernier prophète devait être uniquement assez bon, aucun souci d’excellence n’est exigée par rapport a une révélation qui renouvelle le message par elle-même. Le rite qui réactualise la révélation est la récitation du texte sacré (qui est sans doute un sruti), qui a une importance extraordinaire dans l’islam. Nous pouvons dire que la révélation a construit une langue (al arabiyya, qui n’était a l’origine que le dialecte de la tribu Quraysh a été pris comme norme a partir du texte coranique), et une communauté (oumma, la communauté-mère, n’est pas nationale, ce qui fait que tout musulman se sente chez soi dans tout dar-al-islam -; la terre de l’islam). La civilisation islamique gravite toujours autour de ce texte décevant et incompréhensible pour celui qui est habitué par la vision historiciste hébraique et chrétienne. Il est étrange de constater que la religion judaique n’a aucune formule rituelle pour réécrire la révélation de Sinai. Or, sans rite il n’y a pas de renouvellement, d’où le penchant étrange pour la chronologie, la succession de faits différents, qui n’est pas retrouvable, a notre avis, dans aucune autre religion. Cette perspective historiciste, adoptée partiellement par le christianisme, invente la temporalité moderne et la nostalgie des origines et l’inexorabilité de la marche vers un ailleurs incontrôlable. Nous finissons nos considérations sur le mythe de la révélation et son réécriture sans avoir la prétention d’avoir accompli plus qu’un exercice cohérent. Quant a la cohérence, noue ne la confondons pas avec les prétentions de clarté et de rigueur telles qu’elles sont soutenues par les sciences expérimentales (d’ailleurs, l’idée même d’expériment implique le tatônnement selon des règles plus ou moins arbitraires, aspect d’un sérieux ébranlé par les dernières considérations épistémologiques suscités par la physique quantique). Il ne faut pas oublier que le mot révélation porte un double sens: celui de manifestation et de voilement en même temps de la doctrine essentielle, la vérité une, comme la parole le fait d’ailleurs inévitablement pour la pensée qu’elle exprime . La cohérence du mythe de la révélation, tout comme l’efficacité de ses rites de réécriture, se trouve dans un ailleurs qui se laisse difficiliment discernable, mais qu’il serait inutile de nier. Sinon, comment faire parler le silence? Blanchère, Régis, Le Coran, Paris, P.U.F., 1966, coll. «
Que sais-je ? ». |
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