Conduit par le double souci s’éloigner des remuantes foules parisiennes
et de garder sous son contrôle la haute noblesse, Louis XIV installa ici
sa résidence et son gouvernement, dans un chateau qui est a
la fois une ville et un hommage épique a la majesté du
Roi -; Soleil. r4i12iq
Ville, Versailles l’ewst par la taille: la façadesur les jardins
se développe a elle seule sur 575 mètres, les annexes se
dispersent dans un parc de plusieurs kilomètres de long et de large,
humanisée par le génie de Le Nôtre et la présence
vite familière d’un peuple mythologique de bronze et de marbre.
Mais tout, dans cette ville, concourt au même but, écraser d’admiration
le visiteur devant le gôut, la puissance et la richesse de l’homme
pour qui tout cela fut édifié. En dépit des modifications
apportées au XVIIIe siècle, la magnificence du Grand Roi est toujours
la clef du spectacle offert.
La visite de batiments se faisant obligatoirement sous la conduite d’un
guide, nous insisterons surtout sur l’architecture extérieure et
sur le parc.
On entre au chateau par la Place d’Armes, en demi-cercle, fermée
par la grille du chateau. De la, l’œil est guidé
par étapes vers la cellule primitive, le petit chateau rendez -;
vous de chasse construit par Louis XIII en 1631, alors que Versailles n’était
qu’une forêt marécageuse où le Roi venait courir le
cerf ou le sanglier.
Après la première cour aux gros pavés ronds, bordée
de deux batiments où logeaient les bourreaux, on passe dand la
Cour des Ministres, plus étroite, après, avoir croisé la
statue équestre de Louis XIV qui accueille le visiteur d’un noble
geste de commandement.Enfin, on atteint la Cour de marbre, enserrée par
le petit chateau de Louis XIII, aisénement reconnaissable aux chainages
de briques rouges qui égaient la pierre blanche. C’est la
que Louis XIV a tenu a loger, derrière le trois hautes fenêtres
du balcon. Mais l’aspect champêtre de ce premier chateau a
dû s’harmoniser a la majesté des constructions nouvelles.
Les architectes Le Vau, puis François d’Orbay, puis Hardouin -;
Mansart, prolongèrent les ailes, garnirent de bustes les murs et de trophées
la balustrade du toit.
Quand la façade sur jardin fut achevée, il fallut surélever
d’un étage le Chateau -; Vieux, ce qu’Hardouin
-; Mansart réussit très habilement en encadrant le pavillon
central par un toit a forte pente dont les lucarnes dissimulent l’étage
supplémentaire, qui risquait d’écraser la cour déja
étroite.
Coté Ville, la façade, avec ses drochements successifs, ne rend
pas pleinement compte du caractère grandiose du batiment. Il faut
passer dans les jardins, en fin d’après -; midi, quand le
soleil embrase de teintes rousses l’interminable théorie des fenêtres,
pour être subjusué. La, du fond du parterre d’eau,
le chateau s’impose pleinement.
L’ensemble pourrait être monotone. Certes les sobres arcades en
plein cintre du rez -; de -; chaussée creusesnt d’ombres
profondes la base. Certes, trois pavillons marqués par des colonnes brisent
la continuité du corps central tandis que les trophées et des
balustres fragmentent le haut du batiment. Pourtant on regretterait que
cette façade continue de la Galerie des Glaces ait remplacé la
terrasse qu’avait laissée Le Vau, si tout ce corps central n’avait
été projeté en avant par les deux immenses ailes ajoutées
par Hardouin -; Mansart, monotones en elles -; mêmes, mais qui
mettent en valeur le batiment avancé, comme l’orchestre soutient
le soliste.
Sur la droite, les arabesques du parterre du Midi conduisent a un autre
chef -; d’œuvre d’Hardouin -; Mansart, l’Orangerie.
Profitant de l’orientation, Le Nôtre avait rassemblé la,
sur une forte pente, les arbres délicats. L’architecte y construisit
une resserre d’une simplicité et d’une puissance toute antique.
Le bossage linéaire des pierres nues et les cintres austères des
ouvertures ne sont interrompus que par les quatre couples de fortes colonnes
de l’entrée. L’intérieur est une suite des hautes
galeries voûtées en arc pour soutenir le poids du chateau.
De chaque côté de la cour, les Cent Marches, deux escaliers cyclopéens,
lancent leurs trois volées sans ornement vers le ciel.
Dans le Parc conçu par Le Nôtre, toute une équipe de sculpteurs
et d’hydraliciens installa un monde de statues et d’eaux fusantes:
Girardon, Coysevox, plus calme, avec l’admirable Nymphe a la Coquille,
a droite du bassin de latona, les frères Marsy etc.